« Quand les vestiges auront disparu, il restera le musée » : voilà qui illustre parfaitement les enjeux fondamentaux du nouveau Musée du Débarquement d'Arromanches-les-Bains. Conçu par L’Atelier Projectiles, ce projet architectural incarne le souvenir, la connaissance et la transmission d’une histoire commune, tout en respectant et intégrant son environnement naturel.

Le musée se distingue par sa relation intime avec le territoire d’Arromanches-les-Bains, le site historique du port artificiel Mulberry B. Situé entre les falaises, ce musée-paysage est pensé comme un observatoire s’étendant de l'horizon maritime au village. Chaque face du bâtiment est visible depuis différents points de vue, offrant une multitude de perspectives et de cadrages sur le paysage environnant.

L'architecture du musée joue avec les échelles et les perspectives, intégrant le site de manière fluide. De par sa position stratégique, le musée propose une nouvelle lecture du territoire, enrichissant la manière dont les visiteurs perçoivent et comprennent cet espace chargé d'histoire.

L’un des éléments clés du projet est le parvis, conçu comme un espace d’observation idéal pour admirer le spectacle des marées depuis les gradins aménagés. À l’est, un nouvel espace public arboré complète ce dispositif, en continuité avec la place du 6 juin 1944. Les gradins supplémentaires ajoutent une dimension de convivialité et de contemplation, permettant aux visiteurs de se reconnecter à l’histoire dans un cadre apaisant et verdoyant.

Le musée se caractérise par sa volumétrie simple et sa rigueur constructive, faisant écho à l’ingénierie des modules constitutifs du port artificiel. L’utilisation de poteaux préfabriqués en béton clair, disposés selon des trames différenciées, rappelle le génie technique des caissons Phoenix. De grands châssis vitrés complètent cet exosquelette en béton, offrant des échappées visuelles majeures de l’intérieur vers l’extérieur et vice versa.

L'architecture du musée favorise une interaction continue avec l’environnement extérieur. Au rez-de-chaussée, l’espace public s'étend naturellement à l’intérieur du musée. Au premier étage, les collections dialoguent avec le paysage, et sur le toit, les visiteurs sont confrontés directement au site, sans intermédiaire architectural.

L'intérieur est marqué par une grande faille longitudinale de 16 mètres de long et de 4 mètres de large, évoquant les proportions des caissons Phoenix. Cette faille structure chaque niveau du bâtiment, créant une circulation fluide et intuitive.

Une passerelle semble flotter dans ce volume, intégrant les visiteurs dès leur entrée dans le parcours muséographique. Les circulations verticales sont regroupées dans une bande transversale, distinctes mais intégrées de manière harmonieuse.

 

Visuels © : Antoine Cardi



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