Dans le quartier Empalot à Toulouse, un projet architectural audacieux baptisé "Les Formes hautes" est en voie de transformation. Porté par l’Atelier Stéphane Fernandez, ce projet résidentiel a été conçu pour réconcilier l’architecture des grands ensembles des années 1960 avec une urbanité douce et durable, dans une perspective tournée vers l'avenir.

Le projet, lancé en 2019 comprend 188 logements étudiants et 50 appartements familiaux. Niché à la jonction de plusieurs éléments urbains clés – la nouvelle passerelle qui traverse la Garonne vers l’île du Ramier et la prairie des sports – ce complexe a pour ambition de renforcer la centralité et l'attractivité du quartier. Les architectes ont cherché à créer un véritable sentiment d'appartenance pour les habitants, en travaillant l’intégration harmonieuse dans le paysage existant.

Si le projet se veut réparateur vis-à-vis du tissu urbain existant, il adopte avant tout une démarche prospective. L’architecture se veut protectrice en restant ouverte et flexible. Une attention particulière a été portée à la réversibilité des espaces. Par exemple, les parkings actuels pourront évoluer pour devenir des équipements publics ou culturels tels qu'une bibliothèque de quartier ou une maison de la culture. Les logements étudiants, quant à eux, ont été pensés pour se transformer facilement en appartements familiaux.

Les façades, composées de modules préfabriqués, peuvent également être remplacées dans quelques décennies pour répondre à de nouveaux enjeux environnementaux ou sociétaux, démontrant la volonté des concepteurs de concevoir sur le long terme.

D'un point de vue urbain, Les Formes hautes respectent le sol naturel, une technique inspirée de l’architecture japonaise, posant les bâtiments sans envahir l'espace. Le socle du bâtiment épouse les limites de la parcelle et accueille des espaces collectifs tels que des rues, places et patios, ainsi que deux niveaux de stationnement. Ce socle, soutenu par de puissantes colonnes, crée un espace traversé de perspectives ouvertes, invitant le regard vers la ville et le paysage.

Trois immeubles s'élèvent au-dessus du socle. Cette sculpture urbaine allie puissance et délicatesse à travers un jeu de volumes désaxés et en tension, où les biseaux et cannelures permettent à la lumière de révéler les surfaces et les angles. Les fenêtres, pensées dans une logique cinétique, multiplient les effets optiques et ajoutent au dynamisme du bâtiment.

L’utilisation de matériaux locaux comme le béton de site et les pavés en calcaire, ainsi que le travail sur les couleurs et les détails, confèrent à l’ensemble une harmonie subtile qui lie les bâtiments à leur environnement.

 

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