À Guyancourt (78), l'agence Architectures Anne Démians réhabilite un lycée d'hôtellerie et de tourisme. Sur le fond comme sur la forme, cette intervention lourde vise à revoir entièrement une architecture complexe héritée des années 1970 et à lisser les différents stigmates et les modénatures qui en découlent, pour mieux révéler la volumétrie d'origine : celle d'un paquebot.

L'histoire de ce projet commence en 2005, lorsqu'un concours est lancé par la région Île-de-France pour redonner vie au lycée d'hôtellerie et de tourisme de Guyancourt, le plus grand de France, afin d'améliorer à la fois son esthétique et sa fonctionnalité. Il aura fallu douze ans de patience et d'acharnement pour que l'équipement ne se pare de ses nouveaux habits. Outre les multiples embuches administratives qui ont ralenti le chantier réalisé en deux tranches principales, la restructuration profonde s'est effectuée en site occupé... bien occupé, avec pas moins 900 élèves permanents – dont 150 internes –, et 700 supplémentaires dans le cadre de formations continues, répartis dans un seul édifice de 30 000 mètres carrés, divisés en neuf étages.

Au cœur du réaménagement : un hall d'entrée traversant en triple hauteur aux airs d'agora romaine, qui permet au lieu de retrouver une centralité perdue, l'ancien bâtiment comptant pas moins de 14 points d'accès différents. Cette place principale relie dorénavant la rue, au nord, et le Mail des saules, allée piétonne plantée, au sud, qui ne communiquaient pas au préalable. À l'est, les salles de pratique ont été réorganisées et réunies pour des questions d'usage évidentes et de lisibilité du programme : les cuisines, les offices puis le restaurant se succèdent ainsi du nord au sud sur un seul niveau. En double-hauteur, ces premières bénéficient d'une lumière zénithale indirecte et tamisée. Les mets y sont préparés, avant d'être dressés, puis amenés en salle où les visiteurs peuvent procéder aux dégustations dans une surface de réception divisée en deux salles marquées par de larges baies vitrées. Avec leur encadrement imposant, ces dernières sont un repère pour le public, qui peut venir déguster les préparations réalisées par les pensionnaires. Elles sont par ailleurs intégrées à un volume en inox traversant de part en part l'imposant rez-de-chaussée. Cette intervention sur les façades et plus globalement les travaux d'isolation par l'extérieur, ont permis de lisser esthétiquement l'ensemble qui retrouve ainsi sa volumétrie d'origine, celle d'un paquebot conçu par l'architecte Jean Monge dans les années 1970 et livré en 1981.

La recomposition spatiale n'est pas seulement horizontale mais également verticale avec, au-dessus des pièces d'enseignement précédemment évoquées, des espaces de rencontre tels que le self et un patio extérieur – où déjeunent ensemble élèves et professeurs –, le tout surplombé par un internat divisé en chambres de 4, 6 et 8 personnes.

Une œuvre totale donc, qui permet de tisser un lien perdu entre le bâti et son contexte urbain, mais aussi entre les espaces intérieurs eux-mêmes.

Photographies : Jean-Pierre Porcher

Pour en savoir plus, visitez le site d'Architectures Anne Démians



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