Intitulée « Marcher dans le rêve d'un autre », la première Biennale d'Architecture d'Orléans (45) animera la cité jusqu'au 26 avril 2018. Menée par Abdelkader Damani, directeur du Frac Centre-Val de-Loire et Luca Galofaro, architecte, l'événement fait découvrir à ses visiteurs la collection du Fond Régional d'Art Contemporain et redécouvrir le travail de l'architecte Patrick Bouchain.

À une époque où fleurissent les Biennales et Triennales, que différencie la première Biennale d'Architecture d'Orléans de ses semblables ? Défini par son commissaire d'exposition comme étant « de collection », l'événement navigue à travers les mémoires, qu'elles soient constituées – telles les collections du FRAC exposées dans toute la ville –, ou en devenir – grâce aux hommages rendus aux architectes invités.

Conçue comme un parcours utopique, la manifestation permet à la population orléanaise comme aux férus de la discipline de redécouvrir la ville de Jeanne d'Arc avec un œil neuf.
Ainsi, l'esplanade de la médiathèque – réalisée par Dominique Lyon en 1994 –, est associée à une installation du studio transalpin 2A+P/A matérialisant notamment un dessin du designer Ettore Sottsass, Architetturra Monumentale. Rendez-vous ensuite aux Turbulences, centre d'art associant d'anciens bâtiments militaires du XIXe siècle réhabilités et pavillon contemporain réalisé par Jakob + MacFarlane en 2006, où de multiples expositions se succèdent. Le visiteur y découvre des sujets variés, allant de la monographie consacrée à Patrick Bouchain à la présentation de projets expérimentaux, en passant par un investissement artistique de l'unique salle par le Pôle d'exploration des ressources urbaines (PEROU) qui rassemble des données administratives de la Jungle de Calais (62).

Direction maintenant le centre-ville. En passant par la rue Jeanne d'Arc bordée de drapeaux imaginés par des artistes et des architectes de tous horizons, nous voilà rendus sur le parvis de la cathédrale, accueillant quant à lui Les Îlots, trois monolithes réalisés par Claude Parent pour le Domaine du Muy en 2010 puis acquises par le Fonds à sa mort l'année dernière. Une visite à la Collégiale Saint-Pierre, dans la cité historique, nous plonge par la suite dans un univers à la fois déroutant et attractif, qui confronte la structure classique en pierre de l'église à un flot d'œuvres contemporaines, allant des peintures abstraites de José Maria Yturralde aux installations sonores de Bernard Khoury, en passant par les projections vidéo réalisées par les Américains d'OBRA Architects.

Le voyage se termine non loin, aux Vinaigreries Dessaux, friche industrielle investie par des graffeurs et des street-artists, qui se transforment, sous l'impulsion des étudiants de l'ENSA de Nantes (44), en un site hybride. Situé entre temple du numérique et de la technologie où sont projetés des films montés par les élèves –, et prairie verdoyante, avec son gazon fraîchement tondu, ce drôle d'espace conclue la promenade imaginée par Abdelkader Damani et Luca Galofaro.
Une Biennale onirique donc, où la multitude de médiums et lieux d'exposition invitent les spectateurs à rêver d'une architecture extraordinaire ou à contempler les travaux d'architectes eux aussi extraordinaires.

Première Biennale d'Architecture d'Orléans (45), jusqu'au 26 avril 2018, dans toute la ville.

Pour en savoir plus, visitez le site de la Biennale d'Architecture d'Orléans.

Photographies :

1) Guy Rottier, Maison pour Ben, Nice, 1974-1988 © François Lauginie, Collection Frac Centre-Val de Loire
2) Frac Centre-Val de Loire © DR
3-4) Pavillon 2A+P/A © Ludovic Letot
5) Frac Centre-Val de Loire © DR
6) Blaise Adilon
7) 8) 9) 10) 11) 12) Frac Centre-Val de Loire © DR
13) Chanéac, Ville alligator, 1968 - Collection Frac Centre-Val de Loire © DR
14-15) Collégiale Saint-Pierre, Frac Centre-Val de Loire © DR
15) Les Vinaigreries Dessaux, Frac Centre-Val de Loire © DR



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