Depuis le mois de novembre 2017, le siège européen de l'éditeur de mobilier tertiaire Steelcase prend place dans de nouveaux bureaux, à Munich (Allemagne). « Bureaux », vous avez dit « bureaux » ? Non, un hub prénommé LINC – pour Learning + Innovation Center –, centré sur la créativité, la flexibilité et le bien-être. Un joli programme mis en place dans un magnifique écrin.

Si le Design thinking ne vous dit rien, rendez-vous dans le quartier culturel de Munich, à l'angle de la Augustenstrasse et de la Brienner Strasse, dans les locaux européens de la marque de mobilier américaine Steelcase, pour découvrir l'application concrète de ses préceptes, à savoir la mise en œuvre de stratégies créatives au service des entreprises. Une réhabilitation de trois anciens immeubles de bureaux datant des années 1950, réalisée par les équipes de Henn Architectes et de Steelcase, incarnant les recherches de l'entreprise sur les espaces tertiaires de demain. Une quête d'innovation et de bien-être au travail qui prend par ailleurs la forme d'un magazine dont le nom, 360°, est à l'image de l'ouverture de la firme. Un changement de paradigme d'abord expérimenté dans le siège de Steelcase, à Grand Rapids, dans le Michigan (USA), fief de l'éditeur. « Un bâtiment comme un outil de travail », conclue Jessie Storey, designer chez Steelcase qui a travaillé sur le projet durant 3 ans pour que les idées de la société prennent vie dans ces locaux.

Quant aux raisons de la désignation de Munich pour installer ses quartiers européens ? Monika Steilen, directrice de la communication, explique que plusieurs métropoles étaient pressenties : Paris, Londres, Istanbul et Berlin. C'est finalement la capitale de la Bavière qui l'a emporté pour son dynamisme économique et créatif, son positionnement central en Europe, la présence de nombreux établissements internationaux et l'implantation d'une usine de la marque au sud de la ville. Pour ce qui est du choix de cet ensemble bâti, elle raconte qu'il est dû au hasard d'une ballade dans la ville, après un an d'investigations infructueuses !

Sur 14 000 mètres carrés, les lieux dédiés à la création sont ainsi mêlés à d'autres fonctions – marketing, service clients, service informatique, etc. –, sans perception de hiérarchie entre les 240 collaborateurs. Ainsi, les dirigeants sont installés au 1er niveau du bâtiment, contrairement à un grand nombre d'entreprises où ces derniers occupent pour la plupart les parties hautes d'un édifice. Le but ? Briser la logique d'organisation en silos et la sectorisation par plateaux pour leur redonner une place centrale au centre des équipes et faciliter les prises de décisions.
L'idée ? Provoquer les rencontres et en faire émerger des synergies, et peut-être même des innovations qui n'auraient jamais vu le jour dans une configuration spatiale plus traditionnelle et cloisonnée. La définition même de la sérendipité.

Au cœur de ce processus : un large escalier droit desservant les cinq niveaux de ce bâtiment en L traversant, et un WorkCafé situé en rez-de-chaussée avec mezzanine, conçu par le designer Patrick Jouin. Un secteur chaleureux habillé de noyer, dédié certes à la détente mais aussi aux rencontres et surtout à la sociabilisation, tout en permettant de s'emparer d'un endroit souvent sous-utilisé – seulement occupé aux heures de déjeuner.
En parallèle, tout a été fait pour éviter une standardisation des espaces et du mobilier, se rapprocher au maximum du vocabulaire domestique, afin que salariés et invités se sentent ici un peu comme chez eux, au milieu des canapés, fauteuils et plantes. Un éventail de solutions et d'univers leur a alors été proposé afin de permettre de travailler assis, debout, allongé, dernière une cloison mobile, dans une aire ouverte, au calme dans une alcôve dégagée, sur une grande table ou à plusieurs dans un petit salon. Malgré les apparences, nous ne sommes pas là face à un système de flex office car les employés peuvent avoir un bureau, voire plusieurs ! Voilà tout l'intérêt de l'aménagement proposé par le LINC, qui évoluera probablement dans les années à venir grâce à des plateaux libres, en fonction du retour d'expérience des usagers.

L'innovation, toujours l'innovation, dans ce qui est finalement un « shoowroom vivant », comme le définit Jessie Storey. Un exemple à suivre aussi bien sur le fond que sur la forme.

Pour en savoir plus, visitez le site de Steelcase 

Photographies : DR



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