À quelques minutes à pied de la Bourse de Paris (2e), le Studio Vincent Eschalier vient de livrer la rénovation d'un immeuble entier de bureaux. Une intervention entre tradition et prise de risques, en adéquation avec le style efficace et non conventionnel de l'agence. Explications.

Il y a un an de cela, le Studio Vincent Eschalier livrait à Paris la Défense le Blackpearl, projet de réhabilitation d'un immeuble destiné au secteur tertiaire de 4 400 mètres carrés, pour le compte de 6ème Sens Immobilier, un promoteur lyonnais. L'occasion pour l'architecte de clamer haut et fort sa capacité à prendre en main des dossiers à la fois conséquents et iconiques.

Une expérience manifestement concluante pour maîtres d'ouvrage comme d'œuvre, puisque 6ème Sens et Vincent Eschalier présentaient récemment le dernier fruit de leur collaboration : Phobos, 1 600 mètres carrés de bureaux réhabilités à quelques pas de la Bourse dans le 2e arrondissement de Paris. Comme souvent pour ce type de réalisation, l'identité des preneurs était inconnue au moment de la commande ; une difficulté supplémentaire ajoutée à la nécessité de proposer une transformation validée par l'Architecte des Bâtiments de France. « Ne sachant pas qui seraient les locataires, nous avons travaillé sur cette rénovation comme si c'était pour nous », confie Vincent Eschalier. Une posture accompagnée de partis pris parfois radicaux, mais généralement efficaces. Parmi eux, la couverture des deux derniers étages – eux-mêmes complètement remis à neuf et désormais couronnés d'une terrasse. Sauf qu'au traditionnel zinc, le studio a préféré... la pierre du Hainaut, une première dans la Capitale. « C'était une façon pour nous de réinterpréter cette typologie sans tomber dans le pastiche. Et puis nous voulions quelque chose de plus dynamique, de différent », explicite le concepteur. Une petite excentricité approuvée par l'ABF, grâce à la couleur et à la forme de la toiture, qui lui permettent de se fondre parfaitement au milieu de ses voisines vernaculaires...

À l'intérieur, la distribution des espaces est étudiée pour faciliter l'appropriation des volumes par les locataires tout en leur offrant un maximum de confort. Ainsi, les vastes plateaux libres sont disposés le long des façades ; quant aux bureaux, l'architecte les imagine installés perpendiculairement aux fenêtres, pour que chacun dispose de sa propre source de lumière naturelle. En outre, les réseaux et autres éléments techniques sont dissimulés tantôt en façade, tantôt à l'intérieur d'un linéaire de placards dessiné sur mesure, lequel camoufle également un voile porteur.

Enfin, qui dit budget relativement conséquent – c'était le cas ici – dit exigences élevées et donc détails soignés. Phobos ne fait pas exception à règle, comme l'illustre l'emploi du chêne clair pour le sol et les menuiseries – parmi lesquelles l'ébrasement des fenêtres habillées de fin tasseaux ajourés – ou encore les verrières métalliques parfaitement réalisées circonscrivant les salles de réunions. L'expression ne dit-elle d'ailleurs pas que « Dieu est dans les détails » ?

Le projet est sélectionné pour les ADC Awards 2019 dans la catégorie Tertiaire / Réhabilitation

Pour en savoir plus, visitez le site des ADC Awards et de Studio Vincent Eschalier.

Photographies : Axel Dahl



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