PCA-STREAM : Laborde Un bâtiment, deux facettes. La première est celle d'un édifice à l'élégance classique, purement parisien tandis que la seconde renvoie à une architecture tertiaire contemporaine, tout en transparence. Une dualité assumée par les équipes de PCA-STREAM qui réalisent le nouveau siège du cabinet d'avocat Gide derrières les murs de l'ancienne Caserne de la Pépinière, dans le 8e arrondissement parisien. Quand passé et avenir convergent.La genèse de ce projet de 18 879 mètres carrés démarre bien avant la commande de Gide, premier cabinet d'avocats international français. Construite en 1763 sur la place Saint-Augustin, la Caserne de la Pépinière – ou « Caserne de la Pologne » –, était alors destinée à accueillir les Gardes Françaises qui assuraient la protection du Roi. Agrandi en 1861 sous Napoléon III afin d'en augmenter la capacité d'accueil, l'édifice restera intact jusqu'en 1925, date à laquelle son entrée monumentale est démolie dans le but d'y construire le Cercle National des Armées. En 1948, l'ensemble est complété par un bâti aussi haut qu'étroit installé en fond de cour pour subvenir aux besoins de l'Armée en termes de logements et de bureaux.Une histoire qui aurait pu s'arrêter là. Sauf que. Suite à la décision du Ministère de la Défense de revendre l'immeuble, l'agence parisienne PCA-STREAM, connue pour ses nombreuses réhabilitations au cœur de la capitale est choisie pour en assurer la reconstruction. C'est ainsi que débute la rédaction d'un nouveau chapitre qui promet d'inscrire l'ouvrage iconique dans la postérité.Partant du principe que le patrimoine est en constante évolution et que le neuf ne doit pas nécessairement remplacer l'ancien de façon brutale et sans concession, les maîtres d'œuvre tentent de « réparer » ce qui fait l'âme du projet, même si cela ne s'inscrit pas dans une démarche contemporaine. Bien qu'amputée de son plus grand pavillon, l'aile d'antan est ainsi restaurée, agissant comme une séquence historique élégante et rassurante. Désormais dédiée à l'accueil des clients, elle trompe les certitudes des visiteurs en dissimulant le nouvel édifice réalisé selon une toute autre inspiration.Au centre de la cour, le « NoPa » est un pavillon neuf qui vient marquer la connexion entre passé et modernité. Cet ajout monumental, imaginé comme un lieu de rencontre et de partage, permet une pause entre l'entrée dans le complexe et les postes de travail individuel. Caractérisé par un spectaculaire hall en double hauteur, cet espace assure la transition entre le bâti sur rue et l'immeuble sur cour. En reprenant la silhouette allongé de la tour démolie en 1925, les architectes assurent une cohérence entre la conservation de l'ouvrage d'origine et l'ajout des locaux de Gide.L'ensemble de bureaux de 1 603 mètres carrés largement vitré et porté à 12 mètres de profondeur agit ainsi comme un miroir réfléchissant la cour et l'ouvrage d'époque. Ces ouvertures sont soutenues par des verrières en fer à T typiques des cours artisanales de Paris. Si la volumétrie du projet est verticale, l'organisation spatiale envoie quant à elle valser les conventions des ensembles tertiaires et entretient un rapport horizontal entre les différents services. Un objectif atteint grâce aux planchers ouverts, aux circulations fluides, aux bureaux en verre ainsi qu'à la présence de nombreux espaces communs - café, bibliothèque, terrasses etc. - : tout est pensé pour que les 600 usagers puissent interagir les uns avec les autres.Une volonté qui se prolonge dans les 4 500 mètres carrés d'espaces extérieurs - dont 2 755 représentent uniquement la surface verte. Ainsi, les avocats et les clients peuvent se retrouver dans le jardin central, sur les terrasses plantées, mais également au bar sur le toit agrémenté de son propre potager destiné à la consommation sur place. Chaque étage est également doté de terrasses. L'ensemble de ces espaces apportent également confort, biodiversité, isolation thermique et excellence environnementale.Un projet qui prouve que contemporanéité et patrimoine peuvent faire la paire.Intitulé du projet : LABORDELieu : Paris (18e)Maîtrise d'ouvrage : SCI ACM Saint-AugustinMaîtrise d'œuvre : PCA-STREAMSurface : 18 879m² SDPMontant des travaux : 47 760 000€Calendrier : Livraison 2018Pour en savoir plus, visitez le site de PCA-STREAMPhotographies : Salem MostefaouiZoé Térouinard Précédent Suivant