Après plusieurs années passées en Amérique Latine, l’architecte et designer français Arnaud Sarteur est revenu en France et se consacre depuis à la conception d’une architecture autonome innovante : la Station C.I.E.L. Rencontre avec un créateur inspiré.

À la suite de plusieurs expériences de construction de maison à ossature bois traditionnelle, Arnaud Sarteur s’est intéressé à la simplification, la flexibilité et la qualité architecturale d’un habitat à moindre coût. Avec sa Station C.I.E.L., habitat clef en main innovant, écoresponsable, modulaire et multifonctionnel, il crée un lieu de vie facile à vivre et adapté à notre mode de vie contemporain.

Muuuz : Comment est née la Station C.I.E.L. ?
Arnaud Sarteur : L'idée était de faire un clin d'œil à la station spatiale, et d’envisager mon projet comme « une station terrestre ». J’ai créé des modules qui peuvent se connecter et s'assembler pour améliorer, au fur et à mesure, leur fonction et leur usage, et s'adapter à un mode de vie contemporain plus mobile, plus proche de la nature. J’ai pensé un habitat accessible pour tous, une construction moins onéreuse et de qualité qui s'adapte à l'évolution de la vie de chacun. La Station C.I.E.L. résulte aussi d’une réflexion sur les modes de production. Pour cette architecture, toutes les étapes de fabrication sont réalisées en un seul et même atelier afin de mieux gérer la maîtrise d'œuvre. Le module terminé est livré sur le terrain par camion. Les matériaux secs choisis s’inscrivent dans une démarche responsable : ils réduisent la production de déchets et la consommation d'eau sur le chantier. Avec la Station C.I.E.L., j’ai voulu créer un bâtiment à échelle humaine, un cocon personnalisable et éco-conçu.

D'où vient son nom ?
Le choix du bardage en revêtement « effet miroir », qui réfléchit le ciel et la nature environnante, fait de la Station C.I.E.L. un « objet-maison futuriste sculptural et mystérieux ». La Station C.I.E.L. tire donc son nom du bardage, mais aussi de l’acronyme C.I.E.L. : Construction Itinérante Extensible Légère.

Votre expérience en Amérique du Sud a-t-elle inspirée ce projet ?
Mon expérience en Amérique du Sud a fait évoluer mon regard sur l'habitat. Là-bas, les grands espaces sont disponibles, les paysages sont immenses et sauvages, les déplacements et les distances ne sont pas comptés. Ce séjour m’a vraiment donné envie d'habiter dans des espaces naturels, avec le souci de ne pas les dégrader et de les quitter sans impact. Quelques expériences de construction Wood Framing ont été mes premières approches de cette architecture. Le prototype de la Station C.I.E.L. a donc été conçu pour être extensible et connectable à d'autres modules. La structure bois s'assemble, et elle est reliée par des poutres métalliques. Chaque module est personnalisé et l'aménagement intérieur est proposé sur option, selon les besoins de chaque client.

Avec quels artisans avez-vous collaboré pour ce projet ?
Aujourd'hui, le défi de tout architecte est d'intégrer « le faire », et non pas uniquement le « penser ». J’ai donc pris part personnellement et activement au projet en expérimentant, en étudiant les matériaux et en réalisant un prototype, au sein du Fab lab collaboratif Made In Marseille. J'ai travaillé en collaboration et en partenariat avec les menuisiers-charpentiers, ferronniers résidents à Ici Marseille et des artisans locaux.

Pourquoi avoir choisi le métal et le bois comme matériaux principaux ?
J'ai aimé créer un contraste entre le côté futuriste métallique du bardage et de la couverture en métal poli miroir à l'extérieur et l’authenticité chaleureuse du bois à l'intérieur en laissant la charpente apparente.

Selon vous, que signifie habiter l'espace ?
L'être humain est marqué par ses habitats successifs. « Habiter l’espace » a une dimension existentielle.

Comment imaginez-vous l'architecture du futur ?
Je souhaite participer à la construction d’une planète habitable pour tous. L’homme et l'architecture vont commencer à s'effacer un peu afin de redonner de la place à la nature, et de rééquilibrer le rapport entre l'homme et son environnement. La nature va pouvoir réapparaitre dans sa splendeur, plus propre, plus harmonieuse, plus respectée. La Station C.I.E.L. s’inscrit dans cette démarche. Elle renvoie la lumière et se fond dans le paysage pour minimiser l'intrusion du bâtiment dans le paysage, comme un camouflage.
La crise sanitaire a également été révélatrice de l'importance de la qualité architecturale : la hauteur sous plafond, les ouvertures, la lumière, le confort thermique participent à « être bien chez soi » et en harmonie avec la nature environnante. Dans mon architecture du futur, les matériaux de construction seront donc sélectionnés pour leurs qualités écologiques, leur résistance, leur pouvoir d'isolation, leur impact environnemental, des matériaux biosourcés locaux ou en circuit court. Devenir des architectes éco-responsable, voilà notre mission. La maison de demain sera une architecture simple et adaptative, un abri confortable et résilient facilement transformable avec une certaine autonomie de fonctionnement.

Pour en savoir plus, visitez le compte Instagram de la Station C.I.E.L. La Station C.I.E.L. est exposée et ouverte aux visites sur rendez-vous au Parc Foresta à Marseille (13).

Visuels : DR

La Rédaction



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