Sous la houlette de l’écrivain André Breton, le surréalisme libère, dans les années 1920, le cinéma, la littérature, la peinture et la photographie de la toute-puissance de la raison pour rétablir des valeurs positives au lendemain de la Grande Guerre. Alors qu’approche à grands pas le centenaire du mouvement, retour sur l’œuvre surréaliste de la photographe contemporaine May Parlar.

Photographe et vidéaste d’origine turque, May Parlar a étudié l’architecture et le design au Royaume-Uni avant de se consacrer exclusivement aux arts visuels. A la manière des surréalistes qui dénonçaient les excès du rationalisme, May Parlar réalise des photographies surréalistes dans lesquelles elle explore des thématiques universelles telles que l’aliénation, la condition humaine, le temps, la mémoire et l’identité. Ses trois séries de photographies – « Nomadic realities », « Once I feel in time », « Collective solitude » –lui valurent d’être exposée et publiée en Europe et outre-Atlantique. Aujourd’hui, elle vit et travaille entre Istanbul (Turquie), Berlin (Allemagne) et New York City (New York).

Dans des séries inspirées de ses rêves, May Parlar offre à notre société capitaliste une trêve. À travers des images fantasmées, l’artiste construit, à partir de différents médiums – photographie, performance, installation, Land art –, d’autres réalités. En reproduisant les mécanismes de l’inconscient, elle représente symboliquement le temps, la vie et la mort. Dans « Once I fell in time », les objets multipliés – bottes en caoutchouc, chapeaux melon, ballons colorés, vêtements blancs immaculés – flottent dans les airs ou habitent le paysage. Clin d’œil évident à la célèbre peinture Gloconde de René Magritte, la série interroge l’aliénation, l’appartenance à un groupe et l’individualité de tout un chacun.

Dans « Collective solitude », les objets sont cette fois accompagnés de personnages anonymes. Toutes semblables, les figures photographiées dissimulent leur visage derrière un masque, un drap, un ballon ou encore un miroir. La figure humaine s’impose dans le paysage, mais elle est toujours déshumanisée. Chaque modèle est en effet vidé de ce qui le constitue en tant qu’individu, donc dépossédé de son identité propre.

Des compositions surréalistes où l’affabulation de la photographe produit des compositions signifiantes qui servent un discours politique en prise avec son époque.

Pour en savoir plus, visitez le site de May Parlar

Photographies : May Parlar

Léa Pagnier



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