En cette période exceptionnelle de confinement causée par la pandémie de Covid-19, la fenêtre devient la seule ouverture sur l'extérieur, une issue symbolique, voire une échappatoire propice au rêve. Cette semaine, la rédaction de Muuuz vous proposer de voyager sans même quitter votre canapé grâce à une sélection des plus belles photographies réalisées depuis les lucarnes des artistes. De Willy Ronis à Gail Albert Halaban, en passant par Helmut Newton, voici huit clichés de fenêtres avec vue.

 

Gail Albert Halaban, Out of My Window, « Paris views », 2012

Pour nous, parisiens aux appartements étroits, ouvrir sa fenêtre signifie aussi bien faire entrer un peu l’extérieur chez nous que visiter le logement de nos voisins d’en face. Une proximité caractéristique des grandes villes exploitée par la photographe américaine de 50 ans Gail Albert Halaban dans sa série Out My Window, débutée il y a près de 10 ans. A travers ses clichés pris depuis des fenêtres du monde entier, l’artiste explore la tension entre vie privée et espace publique, mettant en scène des protagonistes dans leur quotidien. Un travail qui place l’humain au coeur de son habitat et qui prouve qu’il y a de la vie partout, même entre quatre murs.

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Laurent Kronental, Les yeux des tours, 2017

Petit chouchou de la rédaction, Laurent Kronental capture les édifices emblématiques de la cité Picasso de Nanterre (92) dans sa série Les Yeux des Tours. Depuis les appartements des locataires, le photographe propose un ensemble de clichés onirique où les contours uniques des fenêtres – en goûte d’eau, en cercle ou en carré – encadrent des vues sur un quartier des Hauts de Seine à l’identité marquée. Une ode aux ouvrages architecturaux érigés par Emile Aillaud entre 1973 et 1981.

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Jordi Huisman, Rear Window, 2014

A travers sa série Rear Window, le photographe néerlandais de 38 ans Jordi Huisman porte son attention sur la vue depuis l’arrière des bâtiments résidentiels, mettant ainsi en lumière l’influence de l’homme sur son environnement. Alors qu’à son inauguration, un bâtiment est un ensemble homogène et uniforme, une fois investi par ses habitants, les balcons évoluent en fonction de l’occupant. Tantôt abritant une antenne parabolique, tantôt zone de stockage ou bien même petit jardin, ces espaces extérieurs en disent long sur leurs propriétaires. Une exposition de petits détails, non sans importance.

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André Vicente Gonçalves, Windows of the World, « Paris », 2016

Si les yeux sont les fenêtres de l’âme, pour le photographe André Vicente Gonçalves, les fenêtres sont sans doute les yeux de l’architecture. Eléments aussi essentiels qu’ornementaux, les lucarnes et autres baies vitrées deviennent, derrière son objectif, les stars de la série Windows of the World, ensemble photographique mettant en scène des ouvertures aussi diverses que variées provenant des quatre coins du monde. Traversant les époques et rassemblant les cultures, le travail de l’artiste portugais rend hommage à des éléments marqueurs d’une histoire et d’une esthétique. Une mise en lumière poétique.

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Willy Ronis, Vincent aéromodéliste, Gordes, Vaucluse, 1952

Figure de proue de la photographie dite humaniste, le photographe français Willy Ronis pose un regard sensible sur la condition ouvrière, la banalité du quotidien, les autres, la rue, la ville, mais aussi sur les paysages solaires du Luberon, où il s’installe en 1972. Dans Vincent aéromodéliste, Gordes, Vaucluse, pris depuis une fenêtre de sa maison familiale de Gordes, il immortalise à la fois l’insouciance de l’enfance et l’atmosphère si particulière de ses séjours en Provence.

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Luigi Ghirri, L'Île Rousse, « Kodachrome », 1976

« Kodachrome », série emblématique du style poétique de Luigi Ghirri, rassemble un corpus de photographies couleur prises dans les années 1970. Ces images, qui subliment un quotidien volontiers banal, résument parfaitement la démarche du maître de la couleur italien : « Je m’intéresse à l’architecture éphémère, à l’univers de la province, aux objets considérés comme de mauvais goût, kitsch, mais qui, pour moi, ne l’ont jamais été, aux objets chargés de désirs, de rêves, de souvenirs collectifs […] fenêtres, miroirs, étoiles, palmiers, atlas, globes, livres, musées et êtres humains vus par l’image. »

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Helmut Newton, Bergstrom over Paris, 1976

Le très célèbre photographe australien Helmut Newton s’est forgé un nom dans le milieu de la mode en travaillant pour des magazines et des marques prestigieuses. Dans Bergstrom over Paris, il photographie son modèle – une jeune femme nue se regardant dans un miroir – dans une chambre avec une vue imprenable sur Paris. Ici, Helmut Newton joue avec les codes du voyeurisme : le cadrage, le reflet dans le miroir et la vue plongeante confèrent à la photographie une forte dimension érotique.

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Elina Brotherus, Hôtel de Sebald 2, « Sebaldiana. Memento Mori », 2019

Diplômée en art et en chimie analytique, l’artiste finlandaise Elina Brotherus mène une exploration minutieuse du monde à travers des autoportraits singuliers. Dans sa série intitulée « Sebaldiana. Memento Mori », elle s’inspire des écrits de l’écrivain allemand Winfried Georg Sebald sur la Corse et se met en scène en contemplatrice de la nature dans un hôtel et dans les paysages désertés de l’île. Elle rend ainsi hommage à l'Île de Beauté et à son écrivain préféré, mais aussi à sa mère, Ulla Brita Brotherus, née la même année que W. G. Sebald en 1944. 

La Rédaction



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