Avec son projet "Le Guano de Paris", le designer Jean-Sébastien Poncet propose de récupérer la fiente des pigeons de nos villes pour le transformer en compost utilisé par les espaces verts de la ville et les particuliers.

Grâce à un pigeonnier spécifique, le designer suggère de fixer la population des pigeons et ainsi de collecter leurs déjections tout en permettant de contrôler leur santé et leur reproduction. Jean-Sébastien Poncet entend ainsi réhabiliter le pigeon de nos villes et faciliter sa cohabitation avec les citadins.

 

Située en dessous du pigeonnier, une fausse à lombricompostage permet de transformer la fiente en terreaux. Une entrée pour l’entretien des nids est également prévue. Elle permet la stérilisation manuelle des oeufs. Conditionné en sac de 25 kg, le produit pourra être revendu par les Services techniques en jardinerie ou directement distribué aux particuliers.

 

Réalisé en partenariat avec la Tôlerie Forézienne, le prototype du "Guano de Paris" sera présenté à l'occasion de Jardins, Jardin.

Sur ce projet, Jean-Sébastien Poncet précise:

"Individu parmis les plus détestés de la faune urbaine, nous vivons pourtant avec le pigeon un compagnonnage de plusieurs milliers d’années.
Le pigeon Biset que nous connaissons en ville à l’état sauvage, est un descendant de celui que nous avons domestiqué pour sa viande, ses capacités à transmettre du courrier sur de longue distance, ou pour l’enrichissement des sols avec son guano. Accusé de transmettre des maladies, ou bien de participer par ses déjections à la dégradation du bien publique, il est aujourd’hui mis au banc des espèces nuisibles.
Par leur nombre et leur prolifération, les populations de pigeons sont effectivement difficile à maîtriser. Elles sont en mauvaise santé . De fait, elles constituent de réels foyer de contamination.

Du péril sanitaire qu’elles représentent à l’éradication hygiéniste, il n’y a qu’un pas. Cette politique d’éradication systématique n’est pas sans poser de problème. A terme, on ne sait pas quelle espèce prendrait la niche écologique laissée par le biset. Par exemple, les dégradations que pourrait faire son cousin ramier sur l’espace publique sont autrement plus problématiques. Elle implique également des conflits entre pouvoirs publiques citoyens pro- ou anti-pigeons. Les termes du problème sont ceux des relations entre la nature et la ville : quelle place lui laisser? Il s’agit de négocier les termes d’un contrat entre le citadin et l’animal.

Les pigeonniers sont actuellement testés comme outil de médiation de cette relation dans plusieurs grandes villes de France (paris notamment). Moyen de fixer une population, ils permettent également de contrôler leur santé et l’accroissement du groupe par un contrôle des naissance chimique ou mécanique. En terme de contrat, si le dispositif permet de pacifier des relations sociales, on demeure dans un rapport de tolérance. L’animal pourrait-il être utile?

En Capadoce l’élevage de pigeon a permis de fabriquer, pendant des générations, un engrais recherché dans toute l’Anatolie.
Le projet Guano de Paris propose de récupérer la fiente de pigeon pour le transformer en compost utilisé par les espaces verts de la ville et les particuliers dans leur jardins ou jardinières d’appartement. Articulé autour d’un pigeonnier spécifique, ce service permet de fixer une population de pigeon dans les parcs et d’en contrôler la santé et les reproduction."

 

Pour en savoir plus, visitez le site de Jean-Sébastien Poncet.

 

L’évènement Jardins Jardin se déroulera dans le Jardin des Tuileries du 31 mai au 3 juin 2012.

 

Pour en savoir plus, visitez le site de Jardins Jardin.



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