Cité de l'Architecture et du Patrimoine : Bernard Huet Données à l’État en 2014, les archives de Bernard Huet sont capitales pour comprendre le renouveau de la pensée urbaine en France, dont il est l’une des figures importantes. A partir de ce fond, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine organise une exposition retraçant l’œuvre de cet architecte majeur. Né au Vietnam en 1932, Bernard Huet étudie à l’École des Beaux-Arts de Paris jusqu’en 1962, avant de parcourir le monde : de l’atelier Gromort-Arretche, au Politecnico de Milan auprès d’Ernesto Rogers, à l’université de Pennsylvanie auprès de Louis Kahn et de Le Ricolais, pour finir à Kyoto, auprès de Tomoya Masuda.De retour en France et révolté par l'enseignement sclérosé dispensé alors aux Beaux-Arts, Bernard Huet crée en 1966 un "atelier collégial", précurseur de la réforme de l'enseignement de l’architecture post 1968. Il prolongea l’expérience avec la création, en 1969, de l'unité pédagogique no 8 : ENSA Paris-Belleville, où il enseigna la théorie et le projet jusqu’en 1998.Rédacteur en chef de L’Architecture d’aujourd’hui de 1974 à 1977, il donne une nouvelle impulsion à la plus ancienne revue d’architecture française, créée en 1930. Il en renouvelle le contenu théorique, notamment par le biais d'éditoriaux très virulents et contribue à la réévaluation d'un certain type d'architecture, soulignant par exemple l'intérêt du réalisme socialiste en Union soviétique. Sa carrière d’architecte et d’urbaniste est tout aussi importante et plusieurs de ses projets s’avèrent centraux pour l’urbanisme européen depuis les années 1980 : à Paris, la place Stalingrad (1989), le réaménagement des Champs-Élysées (1990-1994), le parc de Bercy ou encore la place de la Liberté à Brest. En tant qu'architecte, il aménage le centre d'art et de culture La Ferme du Buisson à Noisiel, réaménage le Collège de France, édifie des logements à Burano près de Venise. Bernard Huet fut par ailleurs architecte en chef de la ZAC Cathédrale, à Amiens, et l’architecte conseil de la ville de Lyon.Lauréat du Grand Prix de l'Urbanisme en 1993, de la médaille de l'urbanisme de l'Académie d'architecture en 1995, Bernard Huet déclarait : «Il faut tourner le dos aux grands gestes spectaculaires, refuser l'abstraction, la déréalisation de l'architecture.»" Inscrire l'aménagement urbain dans une continuité historique "est certainement la formule qui illustre le mieux le travail de Bernard Huet. Pour ce théoricien de l'architecture, l'art urbain est avant tout " l'art d'accommoder les restes, de recoudre des fragments hétérogènes pour reconstituer une logique de continuité ". En cela, Bernard Huet s'est toujours distingué du mouvement de l'architecture moderne né avec les années trente. Un mouvement qui, selon lui, a produit une " ville fonctionnelle "qui n'est pas étrangère aux crises que connaissent actuellement les banlieues.En 2013, la famille de l'architecte conjointement avec l'agence Ville et architecture, dont il était un fondateur et qui a poursuivi son activité après le décès de Bernard Huet, a confié au Centre d'archives de la Cité de l'architecture et du patrimoine l'ensemble des archives de projets d'architecture ou d'aménagement urbain, ainsi qu'un important ensemble de diapositives (de voyage notamment) de l’Architecte. La Cité de l’Architecture présente au public cette considérable collection, accompagnée de croquis de conception, dossiers de réalisation, correspondances et photographies, revues de presse et publications relatives aux réalisations de Bernard Huet. Illustration : SIAF/CAPA/Archives d'architecture du xxe siècleBernard Huet à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine, 1 Place du trocadéro et du 11 Novembre, Paris , du 10 février au 31 mai 2016, lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 11h00 à 19h00, nocturne le jeudi de 11h à 21h, tarif 8/6€.Pour en savoir plus, visitez le site de la Cité Chaillot. Précédent Suivant