Largement connue pour la concentration de ces grottes paléolithiques, la vallée de la Vézère héberge dorénavant une nouvelle cavité, cette fois construite de la main de l'homme : le Centre international d'art pariétal, dit Lascaux IV. Une architecture tellurique de 8 600 mètres carrés confiée aux Norvégiens de Snøhetta et à l'agence bordelaise Duncan Lewis Scape Architecture. Zoom sur le quatrième volet de la saga Lascaux qui dure depuis bientôt 80 ans.

En 1940, se produisait l'un des plus gros coups de chance de l'archéologie : quatre adolescents découvraient par hasard celle que l'on surnomme aujourd'hui la chapelle Sixtine de la préhistoire, la grotte de Lascaux. Dégradée par l'humidité produite par la respiration des visiteurs, elle est fermée au public en 1963, avant d'être reproduite à l'identique vingt ans plus tard afin de permettre aux curieux de découvrir ses peintures rupestres, sans en abîmer les originales.

Contrairement à Lascaux II, le quatrième opus possède un fac-similé intégral – non plus partiel – de la grotte et, pour plus de réalisme, imite l'atmosphère du site : température (16 °C), humidité, éclairage et sons. Ce travail de peinture réalisé à la main a nécessité 2 ans de réalisation par 25 artistes. Une expérience sensorielle intégrale au cœur de l'époque préhistorique, dans un monolithe de béton que les architectes ont imaginé comme une réinterprétation contemporaine d'une cave.


Le projet est ainsi semi-enterré dans une colline en pente douce, dont la toiture végétalisée est accessible aux visiteurs et fait partie intégrante de la scénographie du Centre international d'art pariétal, répartie sur deux niveaux avec la reproduction de la grotte, un patio minéral et longiligne, et des espaces d'exposition détaillant notamment des fragments de la cavité. Depuis la route qui passe en contrebas, seul un léger soulèvement du terrain et deux failles telluriques – l'une verticale, l'autre horizontale –, laissent présager la présence de l'établissement culturel.

Un nouveau coup de maître pour l'agence Snøhetta, ici associée à SRA Architectes et Duncan Lewis Scape Architecture, dans une enveloppe à la fois massive et délicate.

Photographies : Éric Solé, Boegly + Grazia photographers, Dan Coutrice

Pour en savoir plus, visitez le site de Snøhetta et Duncan Lewis Scape Architecture



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