Alors que la saison est aux chalets couverts neige, l'agence espagnole Laura Ortín Arquitectura livre la surélévation d'une maison de bord de mer à La Torre de la Horadada, dans le sud de l'Espagne. Avec son intrigant volume de béton lisse en saillie, la construction vole la vedette à ses voisines, typiques représentantes de l'architecture balnéaire des années 1970.

Cette surélévation de deux niveaux est la commande d'un couple de retraités, propriétaire d'une petite maison de vacances de plain-pied située à quelques pas de la plage, qui souhaitait augmenter sa capacité d'accueil afin de pouvoir y héberger enfants et petits-enfants ; la bicoque d'origine ne comportant qu'une cuisine, un séjour et une chambre, disposés en enfilade.

La bâtisse originale se trouve dans un quartier où l'urbanisation balnéaire très rapide et anarchique des années 1970 a effacé toutes traces des anciens pêcheurs qui y vivaient et travaillaient autrefois, dont les demeures ont été remplacées par de petites résidences en béton mitoyennes et identiques, prenant place dans d'étroites parcelles de 22 mètres de long pour 6,5 de large dont la partie avant est occupée par un parvis d'entrée.

Dans un élan de création transgressif, l'architecte Laura Ortín profite du règlement urbain peu rigoureux de la Commune, qui a tant nuit à son urbanisme quarante ans plus tôt, et ajoute sur le toit-terrasse de l'ancien bâtiment un volume bleu pâle de deux niveaux aux angles saillants. Cet agrandissement ovniesque d'une surface habitable de 90 mètres carrés, porté par une structure métallique, contient au premier étage deux chambres, une salle de bain et un salon en double hauteur, comprenant un module cuisine ouvert sur un large balcon. Au niveau supérieur, une mezzanine accueille un troisième couchage qui bénéficie d'un accès à une piscine surélevée, positionnée à l'arrière de l'édifice.

« La proposition suggérait un nouveau langage architectural, une sorte de désobéissance esthétique et fonctionnelle qui, dans ce contexte spécifique, soit en accord avec l'envie provocatrice d'une rupture nette. » Laura Ortín, architecte

Habillées en partie haute de bois clair provenant de vieux conteneurs maritimes et d'un sol incrusté de carreaux de mosaïques spécialement dessiné par le studio, les pièces de vie sont chaleureuses et baignées de lumière, notamment grâce à une généreuse ouverture zénithale placée dans la partie supérieure du bloc en béton, offrant par ailleurs aux habitants une incroyable vue sur les étoiles.

Une conception rafraîchissante qui donne envie de délaisser écharpe et bonnet au profit de maillots de bain !

Pour en savoir plus, visitez le site de Laura Ortín Arquitectura

Photographies : David Frutos



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