Pour la première fois de son histoire la cité-état du Vatican fait son entrée dans la prestigieuse Biennale de Venise (Italie). Une présence célébrée par dix architectes venus du monde entier, réinterprétant chacun à leur manière le thème de la chapelle sur l'Île de San Giorgio Maggiore. Un exercice de style qui dépoussière quelque peu l'image du siège de l'Église catholique.

Il aura donc fallu attendre plus d'un siècle avant que le Vatican ne fasse participe à la très réputée Biennale d'architecture de Venise, manifestation artistique de renommée mondiale, créée en 1895.
Parmi les dix personnalités choisies par l'historien de l'architecture Francesco Dal Co, mandaté par la cité-état, pour imaginer l'église de demain : Eva Prats & Ricardo Flores (Espagne), Eduardo Souto de Moura (Portugal), Francesco Cellini (Italie), Norman Foster (Royaume-Uni), Smiljan Radic (Chili), Carla Juaçaba (Brésil), Javier Corvalán (Paraguay), Sean Godsell (Australie), Teronobu Fujimori (Japon), et Andrew D. Berman (États-Unis). Tous les pavillons sont démontables afin de pouvoir être installés par la suite dans des contrées dépourvues de lieux de culte.

C'est sur l'église made in USA que notre attention se portera.
Andrew D. Berman est un architecte américain installé à New York depuis 1995, dont le travail a été salué par une pluie de récompenses. C'est à lui qu'on doit par exemple le pavillon d'entrée du MoMa/PS1 de New York ou la Bibliothèque Stapleton, située dans le même état.
À Venise, le maître d'œuvre propose un plan triangulaire fermé par d'épais murs sur deux de ses côtés et entièrement ouvert aux éléments et aux vues sur le troisième. L'espace ainsi créé, recouvert du sol au plafond de panneaux de contreplaqué peints en noir, contraste avec son bardage extérieur en polycarbonate blanc, aussi bien utilisé verticalement pour l'habillage des parois que pour sa toiture à un pan. Une simplicité de conception qui laisse place à l'essentiel : un banc, tout de blanc vêtu, qui trône fièrement au-dessus des deux marches occupant la largeur de l'entrée. Ces trois volumes constituent les seuls reliefs de la pièce imaginée par Andrew D. Berman. Une réinterprétation en négatif de l'église conçue dans les années 1920 à Stockholm par le Suédois Gunnar Asplund, elle aussi triangulaire mais blanche à l'intérieur et noire à l'extérieur, qui a servi de référence pour la commande du Vatican. Ici, le visiteur est donc invité à s'assoir pour observer ce qui l'entoure. Et plus si affinité...

Biennale d'architecture de Venise, Venise (Italie), jusqu'au 25 novembre 2018

Pour en savoir plus, visitez le site de Andrew D. Berman

Photographies : Alessandra Chemollo



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