Sur la rive de la Tamise s'élève une pyramide de briques aux formes inédites. Seize ans après l'ouverture de la Tate Modern, Herzog et de Meuron complètent l'édifice d'une extension, recomposant les codes de l'architecture d'origine par un traitement inédit de la brique, matériau noble et emblématique de la capitale britannique.

Inaugurée en 2000, la Tate Modern s'affirme aujourd'hui comme l'une des plus grandes institutions artistiques au monde. Son bâtiment, qui abritait autrefois la Bankside Power station conçue par Gilles Gilbert Scott il y a plus de 60 ans, est devenu l'un des emblèmes de la capitale suite à sa reconversion menée par Jacques Herzog et Pierre de Meuron. Attirant chaque année plus de 5 millions de visiteurs, la Tate Modern, conçue pour en accueillir 2 millions, nécessitait une extension.

 

"La forme extérieure du bâtiment paraît aussi mystérieuse que déroutante, mais elle résulte pourtant d'une interprétation géométrique très rationnelle des rues environnantes et du quartier. Les volumes qui en découlent nous rappellent une pyramide, mais aussi une tente. Les interprétations sont ouvertes" Jacques Herzog

En réponse à l'emblématique cheminée de la centrale, les architectes imaginent une pyramide étêtée aux angles brisés. A l'extrémité sud de la Tate Modern, la Switch House s'élève à 64,5 mètres de haut et présente de multiples arêtes et facettes.

"Une seule entité, un organisme unique" Pierre de Meuron

L'extension s'habille d'une peau en brique rouge, semblable à celle du bâtiment originel avec lequel elle se fond. Le traitement du matériau est cependant inédit : disjointes, les 336 000 briques forment une délicate résille couvrant avec légèreté l'imposant squelette de béton. La lumière naturelle pénètre ainsi à l'intérieur du bâtiment, filtrée par la façade ajourée ponctuée d'ouvertures longilignes. A la nuit tombée, l'intérieur se dévoile au travers du briquetage.

" Nous avons gardé ces réservoirs, on a tout vidé et trouvé des galeries extraordinaires. On n'aurait pas pu inventer cela. La forme de la tour est le résultat de ces géométries souterraines " Jacques Herzog

L'extension de la Tate Modern lui offre 60% de surface supplémentaire, répartie sur 10 étages. Situé dans un ancien réservoir de la centrale, le rez-de-chaussée abrite The Tanks, un espace destiné à accueillir des projections et autres performances dans son antre de béton brut. Les courbes généreuses d'un large escalier en colimaçon mènent le visiteur vers les étages, où la lumière se fait de plus en plus présente et adoucie l'atmosphère industrielle formée par le béton, le métal noir et le bois. Au travers de la résille de briques, les visiteurs profitent de nombreux points de vue sur la ville, complétés, au 10ème étage, par une terrasse panoramique.

Photographies : Iwan Baan, Jim Stephenson, Luc Boegly + Sergio Grazia.

Pour en savoir plus, consultez le site de Herzog et de Meuron.

 



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