Au cœur d'une prairie du Kent (Angleterre), de drôles de tourelles poignent. Conçues par les architectes James Macdonald Wright et Niall Maxwell, elles appartiennent à une maison hébergeant trois générations d'une même famille qui détourne les codes des oast houses, constructions vernaculaires du sud-ouest du pays.

En partie encastré dans un terrain en pente orienté au sud, le bâtiment de 1 400 mètres carrés, réparti sur deux niveaux, abrite la résidence d'un couple, de ses trois filles et de leurs maris et enfants. Au centre de cette demeure : une pièce principale carrée recevant les parties communes – salle à manger, cuisine et bibliothèque –, située en rez-de-jardin, percée d'un majestueux patio vitré en double-hauteur. Aux angles sud, est et ouest, trois galeries enterrées mènent à autant de pavillons de deux étages de 90 à 130 mètres carrés, où résident les jeunes ménages. Le coin nord est quant à lui entièrement occupé par les doyens de la famille qui y disposent de leur propre salon et de leur chambre. Friands de musique, ces derniers ont demandé aux architectes britanniques, d'aménager au-dessus de ces zones collectives, une salle de musique ouverte sur l'atrium, pouvant accueillir une cinquantaine de personnes.

Outre la gestion d'une cohabitation intergénérationnelle, les maîtres d'œuvre ont abordé la conception du projet sous l'angle du régionalisme critique, mouvement dont l'idée fondamentale consiste à réaliser des édifices contemporains tout en se réappropriant les codes constructifs vernaculaires et régionaux du site d'origine. Ils se sont alors inspirés de la forme et de la matérialité des oast houses, ces bâtisses à la toiture pentue, très présentes dans le comté du Kent, au sud-ouest de l'Angleterre, dont la fonction était de sécher et cuir le houblon.

L'ouvrage expose ainsi une couverture fortement inclinée camouflant d'imposants puits de lumière, qui éclairent les habitations des différentes unités familiales et les lieux de vie partagées du rez-de-chaussée. En outre, en écho aux matriaux locaux, la zone basse de l'édifice, son socle, est habillée de pierre calcaire provenant de Maidstone, chef-lieu du comté. La superstructure est de son côté bardée de plus de 150 000 tuiles de terre crue provenant de Sussex, au sud du pays.

Une réalisation atypique, dont l'audace a été récompensée il y a peu par la Royal Institute of British Architects, et sa remise du Prix de la maison de l'année 2017.

Pour en savoir plus, visitez le site de James Macdonald Wright et Niall Maxwell

Photographies : James Morris

 



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