Hugo Volpei, connu pour être celui qui a réinventé l’expérience aux toilettes, figure sur la liste « 30 Under 30 » 2021 dévoilée par le magazine Forbes.

Animé depuis très jeune d’un désir de créer, il fonde Trone, qui connaît aujourd’hui une belle croissance.

Entrevue avec ce jeune self made man afin de mieux connaître cette étoile montante de l’écosystème entrepreneurial français.

 - D’où vient cette idée folle de réinventer les toilettes ?

Hugo Volpei : Tout a commencé lorsque j’ai découvert les toilettes de Sketch : un lieu exceptionnel à Londres, composé du restaurant exubérant et extrêmement séduisant signé India Mahdavi, d’un restaurant étoilé tenu par le chef français Pierre Gagnaire, et de trois bars aux décos aussi différentes qu’époustouflantes. Mais le clou du spectacle reste les toilettes. Une pièce immense, un plafond multicolore, des bruitages, des miroirs déformants… et ces grands œufs. Des œufs-cabine de deux mètres de haut. À l’intérieur en revanche, déception : des toilettes blanches, ennuyantes, impersonnelles. Pour autant, je vois tout le monde s’y prendre en photo. En rentrant, je tombe sur des dizaines d’articles mentionnant les toilettes de Sketch, et des dizaines de milliers de selfies publiés sur Instagram. C’est à cet instant que je vois le potentiel de l’idée qui commence à germer dans mon esprit. Comment rendre enfin sexy cet objet tabou ? La vision de départ s’est affinée avec le temps, mais elle est restée la même : réinventer l’intime. Les toilettes, qui n’ont pas évolué depuis des décennies, constituent une très tentante invitation à la disruption.

- Qui êtes-vous, Hugo ? À quoi ressemblait votre vie avant Trone ?

À 12 ans, j’achetais des t-shirts blancs et de la peinture textile pour les vendre. Vers 15 ans, je voulais être architecte, avec cette volonté de créer et sublimer le quotidien de tous. À 20 ans, je voulais ouvrir des restos, qui riment pour moi avec lieux de vie, de partage, de convivialité. C’est en dernière année d’HEC qu’est né Trone. Sinon, je suis d’origine corse, et j’ai grandi à Nice avant d’arriver à Paris à l’âge de 18 ans !

- Réinventer des toilettes… Ce n’est pas le parcours classique en sortant d’HEC.

La volonté de créer précède HEC, qui est d’ailleurs le sens de sa devise : « Apprendre à oser ». J’étais le premier à m’intéresser aux toilettes. Nous sommes peu à vouloir rendre sexy des business très traditionnels. La plupart du temps, le parcours habituel post-HEC démarre en finance, conseil, marketing dans de grosses structures, ou en startup tech. Chez Trone, on réinvente l’expérience aux toilettes. À l’image de Victor et Tigrane, les fondateurs de Big Mamma, qui ont eu pour ambition il y a 7 ans de réinventer la restauration : rien de nouveau, mais tout à repenser. D’ailleurs, c’est en voyant l’un de leurs chantiers par la vitre de la Station F que notre collaboration a débuté : curieux, nous sommes allés les voir. Victor Lugger et Tigrane Seydoux ont été les premiers à nous faire confiance.

- Justement, comment devient-on spécialiste des toilettes sans s’y connaître au préalable ?

La clé, c’est de s’entourer. Seul, on ne fait rien. J’ai commencé par chercher sur Google « processus fabrication toilettes ». J’ai appelé les deux premiers numéros que j’ai trouvés. Et c’était parti. Depuis, j’ai fait des rencontres extraordinaires. Si je devais n’en citer qu’une, je dirais Victor Lugger, fondateur de Big Mamma. Il nous a donné son accord pour équiper La Felicità, le plus grand restaurant d’Europe, alors que nous n’avions qu’une modélisation 3D à leur montrer. La société n’était même pas encore immatriculée. Il était alors temps de constituer une équipe. J’ai fait appel à Romain, un ami d’enfance, pour modéliser le premier modèle. Lorsque nous avons signé notre premier client, Big Mamma, et qu’il a fallu livrer 7 toilettes en 6 mois, nous avons dû recruter d’urgence un ingénieur, capable de rendre fonctionnel un dessin. C’est ainsi que Camille a rejoint l’aventure. En rencontrant des experts du sujet, nous avons petit à petit acquis les connaissances suffisantes au développement de Trone. Puis, nous avons réalisé une levée de fonds. Nous voulions accélérer pour voir beaucoup plus grand, et avions donc besoin des moyens financiers en face. Le marché des toilettes, c’est David contre Goliath. L’arme principale de David, i.e. Trone, c’est notre équipe. C’était l’objectif n°1 de notre levée : constituer la meilleure équipe possible. Ensuite, débloquer des budgets pour accroître notre notoriété et notre rythme d’innovation.

- Les toilettes sont-elles vraiment taboues ?

En France et en Europe, on n’en parle généralement pas. Et quand on en parle, on en rit. C’est donc une très grande ambition à porter que de rendre ce moment « cool ». De susciter le désir sur cet objet encore jamais convoité. C’est notre principal enjeu : rendre sexy ce qui ne l’est pas, convaincre des investisseurs, susciter l’intérêt des architectes, des particuliers… D’où notre philosophie : « Quand l’intime devient sublime ».

- Que dit l’horizon météo chez Trone ?

Trone connaît une belle phase de croissance. Une notoriété grandissante auprès des architectes, des restaurateurs, des hôteliers, du grand public… On équipe de superbes références, comme Season, Paris Society, ou encore les tables de grands chefs tels que Mauro Colagreco ou Stéphanie Le Quellec. Déjà présents dans 15 pays, nous avons pour objectif de réaliser 50% de notre chiffre d’affaires à l’étranger dès 2022. Côté innovation, on s'en tient à notre fil rouge : l'eau. Aujourd'hui nous réinventons les toilettes. Peut-être que demain, nous irons réinventer la carafe d'eau ou même la piscine. Dans mes rêves les plus fous, nous aurons d’ici 20 ans rendu le quotidien de chacun plus beau, plus sympa, plus confortable. Et surtout, on aura rendu cool les toilettes !

A propos de Trone:

Trone est une entreprise française ayant pour mission de réinventer l’expérience aux toilettes. Cet indispensable, délaissé depuis 250 ans, est ainsi révolutionné et transformé en pièces design hautes en couleurs, nées de la collaboration entre designers, ingénieurs et artisans experts dans leur domaine. Trone va encore bien au-delà, et signe des espaces immersifs sur mesure dans de hauts-lieux de l’hôtellerie et de la restauration. « Rendre l’intime sublime », tel est le mot d’ordre de la marque fondée par Hugo Volpei, qui casse les tabous et transforme les toilettes en symboles de raffinement, bijoux de technologie et d’esthétisme.


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Pour en savoir plus, visitez le site de Trone.

 



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